D'après une enquête d'Edouard Richemarin, les pôles de recherche et développement des deux grands groupes français de téléphonie mobile ont depuis un an élaboré ensemble un nouveau système d'exploitation embarqué prévu pour la prochaine génération de téléphones portables. Ce nouveau système contiendra, outre diverses options et fonctionalités au service de l'utilisateur (DRM, téléchargements légaux, jeux), une nouvelle interface: l'UGF (User GeoFinder). Effectuée il y a un an à la demande du Ministère de l'Intérieur (qui planchait à ce moment là sur le "trusting network project"), cette coopération unique et exemplaire a permis aux deux groupes de s'entendre sur les modalités d'amortissement du coût de cette innovation: pour tout achat de téléphone portable, une taxe gouvernementale de 0,95 centimes d'Euros, au même titre que l'éco-taxe, sera versée à l'Etat, elle participera à l'amortissement global du système et permettra de gérer sa partie publique dans l'optique de la modernisation de l'Etat. Compte-tenu des immenses possibilités de l'UGF, il s'agit d'une avancée majeure dans notre mode d'organisation sociale!
Qu'est-ce que l'UGF ?
En premier lieu, comme le signale François Boutier, chef du projet BOS (Bouygues, Orange, SFR) : "l'UGF est d'abord au service de l'utilisateur". Il s'agit d'une puce qui rempli plusieurs fonctions :
- Elle empêche la désactivation totale de l'appareil. Dotée d'une mini-batterie autonome pouvant fonctionner 7 jours, cette puce contient les informations relatives à l'identité et aux habitudes de l'utilisateur. Elle permet à l'appareil d'envoyer 24h/24h, en "tâche de fond", ces informations aux relais les plus proches. Avant son extinction au bout de 7 jours, la puce envoie un signal d'alarme pour une intervention rapide des services autorisés. On voit aussitôt l'avantage, par exemple pour les personnes agées, ou la sécurité infantile (voir plus bas).
- Une opération de grande envergure sera menée auprès des commerçants et des administrations publiques pour y installer des capteurs permettant de stocker des informations statistiques nominatives. Ainsi, lorsque l'utilisateur passera a proximité des ces bornes, ses informations personnelles seront envoyées et il pourra recevoir par texto les annonces promotionnelles ou un mémo au sujet de ses devoirs administratifs. La pose des bornes sera gratuite et obligatoire.
- Une mini-borne "à la carte" sera prêtée à l'utilisateur. De la taille d'une simple prise de courant, elle s'activera en entrant toutes les informations souhaitées par l'intermédiaires du téléphone portable (état-civil, comptes bancaires, numéro de sécurité sociale, dossiers médicaux etc.). Ces informations seront alors aussitôt traitées à distance par le serveur central, par exemple pour l'envoi des données souhaitées par l'utilisateur: numéros des amis et des proches, autres données personnelles des membres de sa famille, etc. Une version "employeurs / employés" sera aussi en vente. Chaque employé pourra choisir de partager ses informations avec son employeur si son entreprise a pris cette option. Un gain de temps et d'argent considérable avec des répercutions directe sur l'économie nationale est envisagé, ne serait-ce que, par exemple, pour la gestion du temps de travail et des congés-maladie, pour limiter l'absentéisme ou encore savoir à tout moment où se trouve un salarié.
Du côté publicSi l'Etat français s'est montré prompt à investir pour un tel service, ce n'est pas seulement pour ses retombées économiques. L'Etat veut assurer par ce moyen sa principale mission qui est de garantir la sécurité des citoyens.
Tout d'abord, le système UGF sera activé par défaut sur tous les téléphones portables utilisés par les mineurs et les plus de 70 ans. Il permettra de localiser à tout moment un enfant, ou de surveiller l'état de santé d'une personne âgée.
Si tous les utilisateurs pourront choisir ou non d'activer l'UGF lors de leurs déplacements, il n'en sera pas de même pour les personnes fichées sur le fichier central Edvige auquel le serveur du fournisseur de téléphonie sera relié. Lors de la première utilisation (obligatoire) de la borne personnelle, si l'utilisateur est reconnu comme ayant eu des activités subversives, de délinquance ou criminelles, l'UGF sera bloqué et la puce s'activera en conséquence. Dans ce cas, comme promis par le
CNID l'utilisateur ne sera pas pour autant obligé d'utiliser son téléphone portable, puisque un délai de 7 jours d'inactivité est permis avant que la puce ne lance son signal d'alerte. Et même dans ce cas, l'utilisateur pourra s'expliquer directement avec la brigade d'intervention (qui sera dirigée par une antenne de la
MSAO). Le personnel de cette brigade sera d'ailleurs polyvalent, formé tant à la négociation en situation de crise ou d'actes délinquants, qu'aux premiers secours ou la prise en charge psychologique (en cas d'accidents, d'actes de nature pédophile, etc.).
Enfin, grâce au système Bluetooth, aujourd'hui familier chez tous les utilisateurs, un scan régulier des fichiers de l'ordinateur personnel de l'utilisateur lui permettra de synchroniser son téléphone portable avec ses documents en cours, ses fichiers musicaux (vérification régulière des DRM), et télécharger des logiciels fournis par la MSAO (sécurité parentale, vérification des ports utilisés, mises à jour du système, etc.). Centralisés sur un serveur grâce aux relais, l'utilisateur aura à tout moment accès à ses propres fichiers de manière sécurisée puisqu'ils seront systématiquement vérifiés par les logiciels d'analyse (anti-virus, vérificateurs de DRM, analyse syntaxique, etc.)
Dans la boîteOn s'en doute, en raison des règles de sécurité, aucune donnée n'est disponible concernant la puce UGF elle-même. Les constructeurs (Sony, Nokia, LG) assurent cependant que les logiciels embarqués ne représentent aucun risque pour la sécurité des données de l'utilisateur: les serveurs Microsoft ont fait dernièrement l'objet de tests de sécurité tout à fait acceptables.
La puce UGF, elle, est un bijou de technologie: toute information traitée par un processeur cl
assique sera automatiquement stockée dans une mémoire temporaire. Là, un mini logiciel fonctionnant avec la puce UGF pourra vérifier l'état de conformité des données en les relayant sur le serveur central. Sur ce principe, une option "Permissive Words" est actuellement en cours de développement, basée sur le modèle de la reconnaissance vocale (tels ce que l'on trouve actuellement sur certaines plate-forme téléphoniques): elle permettra de paramétrer, sur les serveurs centraux et les relais, l'utilisation de certains mots. Cette option sera dans un premier temps utilisée dans le cadre de l'accessibilité aux mal-voyants et dans le cadre du contrôle parental. Il est envisagé d'en étendre l'utilisation.
Le téléphone portable, lui, voit son utilisation extrêmement simplifiée: fini l'entrée de codes (PIN et compagnie) grâce au lecteur d'empreinte digitale situé au dos du boitier.
La mise en vente est prévue d'ici janvier de l'année prochaine et les noms des produits ont déjà été déclarés :
- UGF Spike (Silver ou Gold), edition Premium Club (réservé aux personnes rattachées aux hautes fonctions de l'Etat et aux fonctionnaires de police)
- UGF Bond (bleu, blanc et rouge) / blanc avec fleur de Lys en collection limitée.
- UGF ZYG (rouge, blanc et noir avec logo), le moins cher (sans bonus).
Suivant l'accord passé avant-hier avec la MSAO, les fournisseur de téléphonie devront vendre ces téléphones sans licence d'exclusivité, avec un contenu logiciel similaire, excepté pour le choix de leurs propres formules d'abonnement (aucun prix communiqué à ce jour).
Dans un premier temps (jusqu'au 25 février) les retours d'anciens téléphones portables permettront d'avoir accès à des offres d'abonnement promotionnelles. Ensuite, tout le réseau étant converti à l'UGF, il faudra changer son téléphone portable en l'espace de 4 à 6 mois. Enfin, compte-tenu de la hausse prochaine du prix de l'abonnement au téléphone fixe par France Telecom, toutes les mesures incitatives seront prises pour convertir les abonnés aux offres de type UGF.